De l'écoute à l'action, l'État doit s'engager pour ses forêts
Dans notre précédente lettre d'information, nous évoquions nos lettres de soutien adressées aux maires des communes touchées par l'incendie de l'Aude ainsi que notre rencontre avec les services du Premier ministre. Depuis, nous avons franchi une nouvelle étape en sollicitant directement le Cabinet de l'Élysée, une démarche que nous avions déjà engagée depuis mars 2025.L'Aude nous offre l'opportunité de bâtir une véritable démarche partenariale, de devenir un territoire d'expérimentation, en travaillant de façon transversale avec les différents acteurs de terrain et en considérant les politiques globales d'aménagement du territoire. Cette vision nous la portons dans notre ADN au sein des communes forestières.
C'est dans cet esprit que nous avons souhaité réaffirmer nos priorités lors d'un rendez-vous, le 23 septembre, auprès de Mme Emilie PIETTE, secrétaire générale adjointe du cabinet du président de la République avec :
La création d'une cellule nationale d'anticipation face au défi climatique dédiée à la forêt et à la filière bois pour :
- Visualiser la situation et agréger les scénarios aux échelles régionales et locales ;
- Scénariser les impacts sur les différentes essences et leur gestion au niveaux national, régional et territorial ;
- Scénariser l'évacuation et la valorisation des bois ;
- Anticiper la gestion des flux et des stocks de bois ;
- Analyser les différents risques liés à la forêt et leurs combinaisons afin de définir une stratégie d'équipement et de lutte ;
- Répertorier et analyser les expériences réussies dans les territoires.
L'élaboration d'une réelle stratégie nationale contre le morcellement forestier
Le morcellement foncier, présent dans de nombreuses régions, limite la gestion des forêts, réduit leur potentiel de production et accroît les risques. Grâce à leur connaissance du terrain, les élus jouent un rôle clé pour lever ces blocages. Des outils d'identification des biens vacants et sans maître sont déjà proposés aux communes volontaires, avec un accompagnement de proximité assuré par nos unions régionales pour faciliter les démarches et construire des plans d'action adaptés. Des rapports assortis de préconisations ont également été remis au ministère..
L'intégration dans le régime forestier des 850 000 hectares de forêts de collectivités qui n'en bénéficient pas encore, ainsi que la sortie du régime forestier de certains espaces non forestiers ;
La simplification et l'amélioration de l'application des obligations légales de débroussaillement ;
-
Une réponse pragmatique et opérationnelle pour la dématérialisation des factures de ventes de bois des collectivités ;
Le maintien du taux de TVA de 10% pour les travaux sylvicoles et d'exploitation forestière, l'entretien de sentiers ainsi que les travaux de prévention des incendies de forêt ;
Une co-construction de la politique biodiversité avec les élus.
Malgré nos nombreux échanges avec les ministères, souvent ralentis par les remaniements successifs, l'heure n'est plus seulement à l'écoute. Nous attendons désormais de l'État des positions claires et fortes, afin que nous puissions avancer concrètement sur ces enjeux essentiels pour l'avenir de nos forêts et de nos territoires.




